2023-2024 : travaux de piquetage de protection des roselières

 

    

Un écosystème riche mais sous pressions…

Plus grand lac naturel de France, le lac du Bourget est considéré comme un ensemble d’exception en termes de qualité de paysage mais aussi de biodiversité, reconnue sur le plan international. Il reste cependant un écosystème à l’équilibre fragile…

En effet, suite aux différents aménagements réalisés sur le lac, depuis le 20ème siècle (construction de routes et de ports, régulation des niveaux d’eau…), les roselières ont regressé de plus de 50 % en 50 ans.

Or, cette végétation caractéristique du lac du Bourget (constituée essentiellement de roseaux) est le lieu de vie, de nourriture, d’abri ou de reproduction d’une multitude d’espèces : foulques, grèbes, mais aussi brochets… qui font la richesse biologique du lac.

Élément important du cadre de vie des habitants du territoire, le lac du Bourget représente par ailleurs une destination touristique très attractive, où les activités nautiques et récréatives (pêche, paddle, location de bateaux…) sont prisées. Pratiquées essentiellement en période de haute sensibilité pour les espèces (l’été correspondant à la saison de reproduction), ces activités peuvent représenter des pressions importantes pour la biodiversité du lac. Par des comportements irréfléchis, elles sont en effet susceptibles de générer du dérangement pour les animaux, mais aussi contribuer à la destruction directe de la végétation (piétinement ou pénétration dans les roselières avec des embarcations…).

 

    

 

Des mesures de protection anciennes en mauvais état

Afin de protéger la végétation des rives du lac et d’offrir des zones de quiétude pour la faune, un piquetage de protection a progressivement été mis en place à partir des années 1980.

Depuis, ce sont près de 230 ha de végétation, répartis en 5 secteurs remarquables, qui ont ainsi été protégés des intrusions :

  • Rive sud du lac (embouchures de la Leysse et du canal de Terre-Nue) ;
  • Roselière des Mottets ;
  • Cap des Séselets ;
  • Rive du Poète ;
  • Baie de Mémard.

Cette délimitation physique a fait ses preuves en termes de protection de la faune, de longévité et de faible impact écologique et paysager.

Cependant, l’état du piquetage s’est dégradé avec le temps, rendant la protection perméable localement et donc partiellement inefficace. Des problèmes de pénétration dans les zones protégées interdites à toutes activités sont en effet constatés. Plusieurs secteurs sensibles ne sont par ailleurs à ce jour pas protégés :

  • Baies de Portout et de Châtillon ;
  • Délaissés de Grésine et de Quissart.

Il est donc nécessaire aujourd’hui :

  • de remplacer les piquets manquants ou en mauvais état sur le linéaire existant ;
  • d’implanter un piquetage sur les secteurs aujourd’hui non protégés.

 

     

 

Des acteurs mobilisés pour la préservation des roselières

Établissement public d’État placé sous la tutelle du ministère chargé de la protection de la nature, le Conservatoire du littoral a pour mission principale la sauvegarde du littoral, le respect des équilibres écologiques et la préservation des sites naturels et culturels, qu’il mène à travers une politique foncière. À ce titre, l’État, propriétaire du lac, lui a attribué les secteurs du domaine public présentant un intérêt environnemental particulier, à savoir les zones de roselières.

La gestion et la préservation de ces dernières ont été confiées au Conservatoire d’espaces naturels de Savoie, association loi 1901 agréée par l’État et la Région Auvergne Rhône Alpes.
C’est donc dans ce cadre que le Conservatoire d’espaces naturels de Savoie va prendre en charge la réalisation des travaux de renouvellement et d’implantation du piquetage de protection des roselières.

2023-2024 : une grande opération de piquetage

La réalisation des travaux a été confiée à l’entreprise Millet Paysage Environnement, basée à Drumettaz-Clarafond.
Sur les 4,5 km de piquetage implantés à ce jour sur le lac, plus de 3 700 piquets vont être remplacés (au même endroit qu’initialement). Pour les secteurs non protégés, ce sont environ 2 600 piquets qui seront installés sur près de 2 km de linéaire.
Les piquets implantés sont en bois de châtaignier non traité, issu de forêts françaises gérées durablement.

 

     

 

Afin que ce chantier soit le moins impactant possible (pour la faune mais aussi pour les usagers du lac), les travaux seront réalisés par secteur et en période hivernale, selon le calendrier prévisionnel suivant :

  Secteurs Opération Planning
Première Tranche
  • Embouchures de la Leysse et du Canal de Terre-Nue
  • Les Mottets
Remplacement total des piquets Mi-janvier à mi-mars 2023
  • Cap des Séselets
  • Rive du Poète
  • Baie de Mémard
Remplacement total des piquets Mi-mars à début avril 2023
  • Délaissé de Grésine
  • Délaissé de Quissart
Implantation nouvelle Mi-avril 2023
Deuxième Tranche
  • Baie de Portout
  • Baie de Chatillon
Implantation nouvelle Septembre à décembre 2023
 
 
 
En partenariat avec :
            

 

© Photographies : Millet paysages ; Frédéric Biamino, Manuel Bouron, Gilles Parigot.